Eva Victor signe un premier long métrage délicat et bouleversant. Sorry, Baby n’est pas un film sur le viol, mais sur ce qui vient après : la reconstruction, la sidération, les silences et les liens qui nous maintiennent en vie.
Dès son premier chapitre, le film séduit par sa lumière, son humour piquant et son ton enlevé. On rit, on s’attache, on s’immerge dans la vie d’Agnès. Puis, tout bascule. Quelque chose est arrivé à Agnès. Le monde continue de tourner sans elle, mais son amitié avec Lydie devient un ancrage. Entre éclats de rire et regards lourds de sens, leur complicité demeure un refuge essentiel.
Eva Victor structure son film en chapitres, comme autant de fragments de vie. Chaque scène – écrite avec finesse – explore une étape de la reconstruction : l’isolement, la colère, l’esquive, puis, peu à peu, le retour vers l’autre. Le voisin, les souvenirs, l’humour. Tout se mêle.
C’est touchant, finement observé, et magnifiquement interprété. Eva Victor est d’une justesse remarquable dans son propre rôle. Sans pathos, mais avec une infinie tendresse, Sorry, Baby nous parle du trauma, de la guérison, de la douceur retrouvée.
Un film à voir, à partager, à chérir. Un vrai coup de cœur.
Fiche technique :
Titre : Sorry, Baby
Réalisation : Eva Victor
Avec : Eva Victor, Naomi Ackie, Lucas Hedges, John Carroll Lynch, Louis Cancelmi
Pays : États-Unis
Genre : Drame
Date de sortie : 23 juillet 2025 (France – Belgique)
Durée : 1h44
Sélection : Film de clôture – Quinzaine des cinéastes – Festival de Cannes 2025
