Une jeune fille nord-coréenne découvre la démocratie, la liberté et la vie moderne dans un centre de réinstallation en Corée du Sud, où elle apprend à utiliser les cartes de crédit et se familiarise avec d’autres aspects qui lui sont inconnus.

Hana Korea est un très beau film, rempli d’émotions sur l’intégration, la migration, l’apprentissage, le racisme auquel les migrant·es doivent faire face, le rejet de la famille restée au pays…

Il faut savoir que depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), près de 34.000 Nord-Coréens ont réussi à s’installer en Corée du Sud (chiffres officiels sud-coréens en 2023). Cela reste relativement peu si on compare aux 25 millions d’habitants de la Corée du Nord : c’est donc un phénomène limité, mais très symbolique.

En Corée du Sud, la question de l’intégration reste complexe pour ceux et celles qui, pourtant, partagent des racines culturelles et linguistiques avec le pays. Le film Hana Korea illustre cette réalité à travers l’histoire des Joseonjok, ces Chinois d’origine coréenne installés en grand nombre dans la province du Jilin. Lorsqu’ils viennent travailler au Sud, ils se heurtent à une double barrière : leur nationalité chinoise les rend étrangers aux yeux des Sud-Coréens, et leur accent ou leurs habitudes renforcent les préjugés. Cantonnés à des emplois précaires, ils subissent une discrimination sociale qui les maintient en marge, malgré leurs liens de sang.

Cette situation fait écho à celle des transfuges nord-coréens, eux aussi perçus comme des « autres » dans une société marquée par l’homogénéité et le nationalisme. Qu’ils viennent du Nord ou de Chine, ces Coréens sont confrontés à un paradoxe : être reconnus comme « frères » en théorie, mais traités en étrangers dans la réalité.

Fiche technique :
Titre : Hana Korea
Réalisation : Frederik Sølberg
Avec : Minha Kim, Joo-ryung Kim, Seo-Hyun An
Pays : Danemark, Corée du Sud
Genre : Drame
Date de sortie : inconnue
Durée : 1h43
Sélection : Première au Busan Film Festival