Pour la première fois en 8 années d’existence, la RTBF a choisi la formule « kids » de la franchise « The Voice » pour son divertissement hivernale. Aux manettes, on retrouve toujours Maureen Louys. Matthew, Vitaa et Slimane forment le trio des coaches.

Pour la première fois, toutes les émissions sont enregistrées. Aussi bien les blinds, que les battles mais aussi la finale. Aucun live n’est prévu. Et donc, aucun vote téléphonique pour départager les talents. Pour ce faire, la RTBF a engagé une entreprise indépendante pour composer un jury de 100 personnes représentatives de la population de la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui n’avaient aucun rapport avec les finalistes.

Mon ami C.P. fut contacté par cette entreprise. Il pouvait venir accompagné et m’a proposé d’être son +1 ce que j’ai accepté. Mon père étant fan de la formule kids, je demande à C.P. s’il peut demander à cette entreprise si mon père peut être ajouté aux invités. Le quota est déjà atteint. La réponse est donc négative… sauf si désistement.

Nous voici le dimanche 26 janvier 2020. Midi, C.P. me téléphone pour me dire qu’il y a des désistements pour cause de maladies et me demande si mon père est toujours intéressé. Par l’affirmative, nous nous réunissons à 17h30 à la Mediacité à Liège. Voici donc 3 personnes du panel totalement indépendantes et très diversifiées : un jeune actif provenant de Gaume, un pensionné de l’enseignement liégeois et un indépendant bruxellois.

Je dois bien vous avouer que je n’avais même pas compris que j’allais faire partie de ce panel et donc mon étonnement fut total lorsque j’ai appris, sur place, que j’allais devoir voter pour l’avenir d’un gamin.

Une foule compacte se presse devant le bâtiment de la RTBF. Les familles sont invitées à attendre dans une partie du hall d’entrée, le panel attend de l’autre côté de la pièce. Chacun signe un document de confidentialité. Il ne faudrait pas que le public divulgue le nom du.de la gagnant.e avant la diffusion. Il reste encore un blind à programmer et la finale ne sera diffusée que fin février.

Il est 19h lorsqu’on nous annonce que Christophe Mae termine ses répétitions et qu’on nous présente des excuses pour le retard dû à des problèmes techniques. On nous distribue une gourde labellisée The Voice Belgique et on nous convie à nous rendre à une fontaine d’eau pour la remplir.

19h30, nous prenons enfin place dans le studio. Les talents sont là depuis 10h du matin et on les imagine déjà bien fatigués avant de démarrer l’enregistrement de l’émission qui va probablement changer leur existence.

C’est l’équipe de Matthew qui démarre avec Mathis. Il est le plus jeune des finalistes. Son interprétation est bouleversante, les larmes coulent sur mes joues, j’y vois déjà le gagnant de cette compétition. A à peine 9 ans, il est d’une fragilité incroyable et, en même temps, d’une assurance déconcertante. A 3 ans, il chantait dans la voiture de son papy, la chanson de La Reine des Neiges, c’est à ce moment que ses parents se sont rendus compte du talent de leur fils. Un fils qui a des goûts très prononcés pour l’art scénique puisqu’il fait de la danse classique depuis son plus jeune âge également.

Les talents se succèdent devant nos yeux et je suis étonné par les qualités vocales de celles-ci. Je mets « celles-ci » au féminin car hormis Mathis, les 5 autres finalistes sont toutes des jeunes filles entre 11 et 14 ans.

Le scénario de l’émission est découpé par un passage des deux talents de chaque équipe avec son coach + une chanson seul + choix du coach pour l’un.e ou l’autre candidat.e. de sa team + une chanson d’un invité (Christophe Mae et Dadju sont les vedettes invitées de la soirée).

Il est déjà 22h30 (le tournage devait se terminer à 21h30 – 22h) lorsque la première pause pipi sonne et nous n’en sommes qu’à deux éliminations sur 3 ! Un membre du public fait un appel au micro du chauffeur de salle humoriste Sum pour demander un lift sur Bruxelles… C.P. et moi en aurions bien besoin mais nous sommes le panel et restons en retrait pour ne pas avoir de liaison avec les familles. Nous verrons au terme de l’enregistrement ce que nous ferons : hôtel, appel à un ami, sdf à la gare en attentant le premier train ou co-voiturage. Notez qu’il sera finalement 1h15 du matin lorsque l’enregistrement se clôturera et que nous nous placerons devant les portes de la sortie pour crier « Quelqu’un a deux places dans sa voiture pour Bruxelles !?« … et que ce sera finalement les grands parents de Mathis qui nous reconduiront bien gentiment à bon port.

Revenons à la compétition. Matthew nous regarde fixement dans les yeux pour nous faire comprendre pourquoi nous devons voter pour sa candidate finaliste Anouk mais Slimane aura le dernier mot en choisissant LA chanson parfaite pour Océana : « Je suis malade » de Lara Fabian (et non la version de Serge Lama !).

Arrive le moment des votes, Maureen lit sur son prompteur que le panel va voter une l’app The Voice… alors que nous recevons un bic et une feuille de papier. OK ! Ça fait plus smart et plus trendy mais il est triste de mentir ainsi et donner l’impression que la RTBF vit à l’époque de la RDA alors que la chaîne public est l’une des entreprises les plus à la pointe, les plus attractives et les plus récompensées au niveau de l’utilisation des nouveaux médias en Europe. Cela donne une mauvaise image au public présent avec le risque de propagation alors qu’il n’y a rien de mal à… ne rien dire pas exemple !