Mes potes sont sortis de la vision officielle du jeudi 11 mai 2018 en me disant « Waow, c’est incroyable ‘A Genoux les Gars‘. Le film parle de viol avec des musulmanes et tu finis par rire ! C’est très étrange. »
Ah bon ! On rie sur le sort de jeunes filles violées…
La presse du jour est loin d’être unanime sur le sort de ce long métrage français de Antoine Desrosières. J’ai voulu avoir mon point de vue et me suis pointé à la séance de 15h à la salle Bazin.

Sur l’écran, deux nanas, deux ados. Pas très futées (mais déjà plus que les mecs). Elles discutent de leurs premiers émois sexuelles. Dans le colimateur : Salim, un type de banlieue très con qui pourrait bien convenir pour faire des premiers bisous (et plus si affinité) à la petite sœur de Rim qui sort déjà avec le meilleur pote de Salim, Majid.
La discussion est ‘faut-il sucer ou non?’, ‘faut-il gémir ou non?’.
Le film est très bavard et les deux mœufs (ouais frères, je parle banlieue avec des fotes que dans mes textos)… les deux filles donc n’arrêtent pas de parler, de s’emporter. Au point que l’on est ravi lorsque le générique arrive car ça devenait un peu trop saoulant et un peu trop n’importe quoi.

Mais entre ça, il y a le viol et puis les dialogues savoureux et drôles. Enfin, drôle. On rit souvent mais on se dit ‘est-ce possible d’être aussi con?’. Ben oui ! Antoine Desrosières ne fait que de retranscrire une bien triste vérité.

Ne vous attendez pas à voir un viol – sous-entendu violent – non la jeune fille est consentante… enfin pas vraiment mais c’est bien là le discours du réalisateur et toute la libération de la parole depuis l’affaire Weinstein. Les mecs oublient souvent qu’un ‘non’ veut dire ‘non’ et qu’après 25 non et un accord forcé, l’acte reste un viol.

Et puis, il y a la scène de fin, très belle, dans laquelle Yasmina vit sa vie sexuelle en toute liberté sans se faire traiter de salope parce qu’elle aime jouir, elle aime qu’on lui fasse un Cunnilingus.

Et puis, il y a la musique très belle, très France 70ties.

On sort de A Genoux les gars, un peu à genoux. On a rit. On a été saoulé par ce trop de paroles, trop de naïveté, trop de n’importe quoi et en même temps, on est complètement atterré que de tels propos et actes puissent être vrais et vécus. L’éducation, mon bon monsieur ! L’éducation !

Et si, comme l’affiche le laisse penser, le film était un film pour teenager. Alors je ne retiendrais que la fin et j’espèrerais que les ados apprendrais quelque chose dans une langue qui est la leur.

Fiche technique
Titre : A Genoux les Gars
Réalisateur : Antoine Desrosières
Avec : Souad Arsane, Inas Chanti, Sidi Mejai, Mehdi Dahmane
Pays d’origine : France
Date de sortie : 20/06/2018 (France)
Genre : Comédie
Durée : 1h38
Sélection : Un Certain Regard – Festival de Cannes 2018

Affiche du film « A Genoux les Gars » de Antoine Desrosières

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