Nous sommes au premier jour de l’année 2022. Novak Djokovic doit disputer l’Open d’Australie. Le numéro un mondial dont le statut vaccinal est inconnu avait obtenu une dérogation pour pouvoir se rendre à Melbourne par le comité organisateur mais, arrivé à l’aéroport le jeudi 6 janvier 2022, son visa a été annulé faute de documents nécessaires à son entrée. La vaccination est obligatoire pour entrer sur le territoire. Le gouvernement n’a pas vraiment envie de faire des passe-droits alors que son peuple est soumis à des règles stricts contre la pandémie de covid-19.

Devenu rapidement l’emblème des antivax, il fut rebaptisé Novax Djokovic ! L’affaire est devenue diplomatique et judiciaire : les avocats du joueur serbe se sont exprimés sur le parcours vaccinal de « Djoko » et ont déclaré qu’il était exempté de vaccin après une infection au Covid en décembre dernier mais problème… les dates avancées par ses avocats sont celles où le serbe était en public pour rencontrer les responsables de sa Fédération et une vingtaine d’adolescentes, sans masque.

Le 10 janvier, un juge ordonne sa libération immédiate du centre de détention (un hôtel) d’où il attend son avenir. Il n’est pas le seul à connaître le même sort : la joueuse tchèque Renata Voracova a également vu l’annulation de son visa et a quitté le pays volontairement. La Fédération est au centre des critiques car elle aurait envoyé une note aux joueurs et joueuses laissant croire que s’ils ou elles avaient contracté la Covid-19, ils et elles pouvait bénéficier d’une exemption à l’obligation d’être entièrement vacciné alors que le gouvernement assure avoir prévenu Tennis Australia dès novembre que cette disposition n’était valable que pour les résidents australiens, non pour les citoyens étrangers voulant entrer dans le pays.

Le 12 janvier, Novak Djokovic reconnait dans un long message posté sur son compte Instagram qu’il a commis une « erreur de jugement » et qu’il aurait dû « reprogrammer le rendez-vous » avec un journaliste de L’Equipe, qui s’est déroulé le 18 décembre, alors qu’il se savait positif au Covid-19. Il s’est par contre défendu en ce qui concerne l’événement auquel il a participé dans son pays le 17 décembre : « Je n’avais pas de symptôme et je me sentais bien, et je n’avais pas reçu la notification du test PCR positif avant la fin de cet événement« . Enfin, il a reconnu une « erreur humaine, certainement pas délibérée » en déclarant à tort à son arrivée en Australie n’avoir pas voyagé lors des 14 jours précédant son vol : « Mon agent s’excuse sincèrement pour l’erreur administrative commise en cochant la mauvaise case concernant mon voyage ». Ça sent le rétro-pédalage ou, pour le moins, une prise de conscience de ses erreurs et manquements.

Vendredi 14 janvier, Le ministre australien de l’immigration a pour la deuxième fois annulé le visa du joueur pour des raison sanitaires et d’ordre public. Novak Djokovic a une nouvelle fois fait appel de la décision et risque une interdiction d’entrée sur le territoire australien de 3 ans. Dimanche 16 janvier, fin du match. Novak Djokovic perd contre les autorités australiennes et rentre bredouille chez lui.

La suite de la carrière de Novak Djokovic reste incertaine pour 2022. Pour participer, par exemple, à l’US Open aux États-Unis, il devra aussi prouver une vaccination complète; en devenant une figure emblématique des anti-vax et anti-pass sanitaire, il pourrait également perdre de gros sponsors. Peut-être aurait-il dû faire profil bas… ou mettre son ego de côté pour parler du sort des migrants enfermés depuis plusieurs années dans l’hôtel dans lequel il a été incarcéré dans l’attente d’un avis sur leur accès au territoire australien.

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