DOSSIER : Coupe du monde 2018

La coupe du monde 2018 est terminée. Elle aura été riche en émotions pour les différentes équipes présentes et pour les fans devant leur télévision. Elle aura permis à l’équipe de France d’accrocher une seconde étoile à son coq.
Retour sur une compétition exceptionnelle.

Diables Rouges
Lors des phases de groupe, la Belgique est à égalité avec l’Angleterre avant leur rencontre du 28 juin 2018. Elle a déjà battu le Panama (3-0) et la Tunisie (5-2). Ayant un carton jaune de plus que l’Angleterre, si l’équipe belge gagne ce match elle se retrouvera face au Japon et à la redoutable équipe du Brésil. Si elle perd ce match ou si elle fait un match nul, elle se retrouvera face à la Colombie et la Suède. Les experts pensent qu’il vaut mieux que les Diables Rouges se retrouvent second de leur groupe mais Adjan Januzaj en décidera autrement en marquant le but décisif à la 51ème minute. L’Angleterre fait profil bas et devient second.

Tous les regards se portent sur le match contre le Brésil oubliant presque la rencontre avec le Japon. Vue peut-être trop vite comme une simple formalité, la Japon marque coup sur coup dès le début de la seconde mi-temps. Les Diables Rouges doivent faire une « remontada » impressionnante pour parvenir à se qualifier et le miracle se produit : Jan Vertonghen ouvre le score belge à la 69ème minute, Marouane Fellaini égalise à la 74ème minute et Nacer Chadli assure la poursuite des Diables à la 94ème et toute dernière minute des arrêts de jeu. Le match est époustouflant. Les Diables se sont fait peur mais ont prouvé leur moral d’acier. Les critiques sont unanimes : l’équipe belge est redoutable.

Et puis vient le Brésil… On s’imagine bien que les choses vont se corser mais là encore, les Diables se montrent plus fort et remportent le match (1-2) qui les qualifie pour les demi-finales de la Coupe du Monde. Un stade qui n’était plus arrivé depuis… 1986 : après avoir battu l’Espagne aux tirs au but, l’équipe belge s’était inclinée en demi-finale face à l’Argentine et s’était retrouvée 4ème en perdant contre la France (4-2). La suite, on la connaît une longue période de déclin et puis l’arrivée d’une nouvelle génération avec notamment Eden Hazard, Axel Witsel, Marouane Fellaini, Steven Defour ou encore Kevin De Bruyne. Mais cette équipe aussi talentueuse soit-elle à l’internationale peine à convaincre. L’entraîneur Marc Wilmots fait place à Roberto Martinez qui engage un certain Thierry Henry, ancien joueur français champion du monde en 98. Le staff fait un travail énorme avec les joueurs et l’équipe fait forte sensation lors des matchs éliminatoires et devient un des leaders pour cette coupe du monde 2018.

Et la France dans tout ça ?
En 1998, la France organise la coupe du monde sur son territoire. Les organisateurs ont imaginé une petite magouille pour que son pays ne rencontre pas le Brésil avant la finale. Magouille déclarée et officialisée par Michel Platini en mai 2018 sur l’antenne de France Bleu (écouter son entretien). Et c’est exactement ce qui se déroule : les Bleus affrontent le Brésil en finale et remportent pour la première fois de son existence le trophée tant convoité sur le score de 3-0. La France confirme son statut de meilleure équipe à l’occasion de l’Euro 2000 en battant l’Italie dans les prolongations (2-1).
Après c’est la débandade : la France quitte la coupe du monde 2002 dès le premier tour sans avoir marqué le moindre but. En 2006, la France se retrouve en finale contre l’Italie mais Zinedine Zidane est exclu de la rencontre pour avoir frappé Materazzi d’un coup de tête. Il arrête sa carrière. A l’Euro 2008, les Bleus sont à nouveau éliminés dès le premier tour. La coupe du monde 2010 est le fiasco total avec un désaccord profond entre les joueurs et l’entraineur Raymond Domenech : refus de s’entrainer, démission du directeur général délégué de la FFF Jean-Louis Valentin, incidents multiples, la France montre un visage pitoyable et perd à nouveau au premier tour.

En 2012, une nouvelle génération fait son apparition, on peut citer Paul Pogba, Raphaël Varane, Antoine Griezmann, N’Golo Kanté, Kylian Mbappé ou encore Ousmane Dembélé. Avec cette nouvelle génération vient un nouvel entraîneur, un certain Didier Deschamps, ancien joueur de l’équipe de France. Au côté de Thierry Henry, il était dans l’équipe française de 1998. Et c’est la remontée !

L’équipe de France se retrouve finaliste de l’Euro 2016 qu’elle organise. Elle s’incline face au Portugal (0-1) mais Antoine Griezmann termine meilleur joueur et buteur de la compétition avec 6 buts.

Comme pour la Belgique, un vent très favorable souffle sur l’équipe de France qui se voit déjà avec une seconde étoile sur son maillot.

Mais très vite, le vent tourne. Malgré une première place dans leur groupe (contre l’Australie (2-1), le Pérou (1-0) et le Danemark (0-0)), le jeu de l’équipe de France ne fait pas l’unanimité. Le match contre le Danemark est vu comme le « pire match de la Coupe du monde » par le journal Publico (Portugal). The Guardian (Angleterre) déclare : « joué au son des sifflets et des grognements de mécontentement, suivis par des huées au coup de sifflet final« . La presse française n’est pas plus tendre avec le jeu de ses joueurs.

La France est menée à 0-2 après la première mi-temps contre l’Argentine mais parvient à revenir à 4-3 au terme de cette confrontation en 8ème de finale. Suite à cette victoire magnifique, les Bleus sont gonflés à bloc et le quart contre Uruguay se passe très bien (2-0).

Le marketing s’emballe…

Jupiler décide de renommer le nom de sa marque de bière en Belgium. Un pari osé. Avec une campagne exceptionnelle, « We are Belgium » devient l’hymne des belges, les Diables deviennent des Dieux vivants, les Flamands et les Wallons ne font plus qu’un. Un vent patriotique souffle sur le plat pays.

Parmi les campagnes qui ont marqué les esprits, je citerais le réseau de transports en commun bruxellois. La STIB a renommé sa station Hankar par « Hankar de finale » après que les Diables Rouges aient affrontés le Japon. Suite au succès, la compagnie a poursuivi la campagne de renommant la station Demey en « Demey-finale« . La RATP a pris le relais pour la finale de la France en renommant plusieurs stations dont la plus célèbre « Deschamps-Elysées ».

Krëfel s’est fait peur en annonçant le remboursement sous forme de bons d’achat aux clients qui achetaient une télévision de plus de 55 pouces entre le 27 avril et le 17 juin 2018 si les Diables rouges marquaient plus de 15 buts lors du Mondial. L’équipe belge ayant marqué 16 buts, la marque belge d’électroménager a du s’exécuter mais le buzz autour de cette campagne fut un réel succès et les clients ayant omis de s’inscrire sur le site www.krefel.be/CDM2018 ne pourront pas bénéficier de l’offre. Un vrai succès marketing.

Vatti, sponsor chinois des Bleus, avait fait une offre similaire. Ils devront aussi rembourser leurs clients, coût de l’opération 10 millions d’euros. Les dirigeants de l’entreprise ont du rassurer les actionnaires car, au fur et à mesure des victoires des Bleus, l’action Vatti a perdu 50% de sa valeur en Bourse.

Ça a failli être la jackpot pour la marque Jupiler qui avait annoncé qu’elle offrirait une bière à tous les belges si les Diables se qualifiaient contre la France. Un lien Internet afin de capturer un maximum d’emails avait été mis en place.

Demi-finale
A la 51ème minute du match, Samuel Umtiti marque. Le score est à l’avantage de la France et le restera. La Belgique perd sa chance d’être en finale. La France deviendra championne du monde pour la deuxième fois de son existence en battant la Croatie. La Belgique quant à elle retrouve pour une seconde fois l’Angleterre et les bat à nouveau au score de 2-0 et termine 3ème de la compétition, une place jamais acquise.

Fête des Diables Rouges dans la Capitale belge pour la troisième place dans la coupe du monde 2018 – ©misteremma.com

La Belgique est en liesse après le match contre l’Angleterre. Le retour des Diables Rouges est fêté sur la Grand Place de Bruxelles. La Capitale belge est noir-jaune-rouge de monde. Mais le match contre la France reste en travers de la gorge de certains.

Au terme de la confrontation, certains Diables n’hésitent à critiquer le jeu des Bleus :
> Thibaut Courtois : J’aurais préféré perdre contre le Brésil, une équipe qui ose jouer au football et qui pourrait être meilleure que nous. La France ne l’est pas, et c’est pourquoi cette défaite a un goût amer,
> Eden Hazard : je préfère perdre avec cette Belgique que gagner avec cette France,
> Thomas Meunier : pour entrer dans la légende, l’attitude compte aussi.

« Une tactique pour garder la main » répondront les supporters français et « un anti-jeu » rétorqueront les belges qui décortiqueront les statistiques : « le ballon n’a été en jeu que 11 des 26 dernières minutes du match » titrera le journal Le Soir avec une photographie où l’on voit Vincent Kompani relever Killian Mbappé passé maître dans l’art de gagner du temps (lire l’article du Soir).

La critique ne passe pas au niveau des fans français qui qualifient la Belgique de mauvais perdants. Etonnant diront certains que l’on puisse se moquer de Neymar qui a passé son temps à se rouler par terre pour gagner du temps mais que l’on ne puisse rien dire contre l’équipe française.

Les belges seraient-ils plus mauvais perdants que les français ? Ce serait oublier la pétition signée par près de 120 000 personnes en 2016 pour faire rejouer la finale de l’Euro où le Portugal l’avait remporté sur la France. Rappel des faits : l’arbitre Clattenburg siffle une main de Laurent Koscielny. Or l’arrêt sur image montre que c’est la main du joueur portugais Eder qui touche le ballon. Cette action est à l’origine du but décisif inscrit par l’attaquant portugais à la 109e minute.

La discorde tant redoutée entre la France et la Belgique après la demi-finale entre les deux nations aura donc bel et bien eu lieu ! Elle s’invite à la conférence de presse d’Antoine Griezmann qui répond à un journaliste : « On s’en fout de la manière et de comment on gagne. Je veux l’étoile et si j’ai l’étoile, je m’en fous d’être un champion du monde ‘moche’« .

Pendant que le magazine SoFoot s’amuse à chambrer les belges sur twitter, le HuffingtonPost s’étonne de la couverture des journaux belges Le Soir et la DH le lundi 16 juillet : les deux ont mis en une des Diables Rouges au pays. Cette information est plus grande que la victoire de l’équipe de France. Le site français y voit l’aigreur persistante des belges… Le site en oublierait-il qu’une troisième place est historique pour l’équipe belge et que Thibaut Courtois a été élu meilleur gardien de la compétition ? Pas d’aigreur par contre pour le journal espagnol ABC et pour l’allemand Bild qui mettent Macron en une plutôt que les joueurs et le journal croate sportif Sportske Novosti qui ne met que son équipe nationale en couverture.

La hache de guerre ne semble toujours pas être enterrée malgré la fin de la compétition. Thibaut Courtois (Belgique) et Lucas Hernandez (France) rajoutent une couche après la finale : le premier en déclarant qu’il a regardé la finale mais qu’il a éteint sa télé à la 94ème minute « car je n’avais pas envie de voir la France célébrer sa victoire » (Dhnet) et le second en chambrant les Diables Rouges depuis le perron de l’Elysée (CNews).

Dans le documentaire « Les Bleus 2018 : Au coeur de l’épopée russe » diffusé le mardi 17 juillet sur TF1 (6 871 000 téléspectateurs), on y voit Samuel Umtiti se mettre du parfum avant la rencontre France – Belgique. Le flacon est flouté. Il déclare que c’est le parfum de la victoire.  Un petit rigolo de Twitter s’empare de l’image et la transforme sur Photoshop pour indiquer sur le flacon « le seum de Courtois« . Le mot « seum » signifie « rage », « frustration » en français. Il vient du mot « sèmm » en arabe qui signifie « poison », « venin ». Il n’en fallait pas plus pour que l’expression devienne virale et que le drapeau belge devienne l’émoji du mot.

Oui, oui, c’est bien un tweet du très sérieux journal Le Monde !

Gageons que la prochaine rencontre entre les deux clubs sera scrutée de très près… Jusqu’à ce jour, il y a eu 74 rencontres, 30 ont été remportées par la Belgique (41%) et 25 par la France (33%). 19 matchs ont été nuls (26%). La Belgique a marqué un total de 160 buts contre 128 buts pour la France.
En coupe du monde, la première rencontre Belgique-France date de 1938 où la France l’a remportée 3-1 en 8ème de finale. Vous connaissez le score de 1998 et celui de 2018. A l’Euro, ils ne se sont rencontrés qu’une fois en 1984 et ce fut 5-0 pour la France.

La Belgique pourrait-elle s’inspirer de la France pour améliorer son score ? Le sélectionneur de la Belgique Roberto Martinez n’y croit pas : « Je ne choisirai jamais cette option là. Ce ne serait plus la Belgique ». Interrogé sur cette demi-finale, il a déclaré au magazine Sport/Foot Magazine :

« Face à la France, est-ce que j’estime avoir perdu la bataille tactique ? Non, on a perdu sur un corner. Oui c’est un détail. Je vous aurais dit qu’on avait perdu la bataille tactique si on avait perdu sur une contre-attaque. Car la France était mise en place pour exploiter la vitesse de Mbappé, mais ce plan ne nous a jamais vraiment mis en difficulté. »

« Je pense que la France a été très marquée par la finale perdue il y a deux ans face au Portugal. Les joueurs étaient prêts, cette fois, à faire des sacrifices par rapport à leurs qualités intrinsèques. Quand vous voyez le marquage individuel en possession de balle de Griezmann, Giroud ou de Pogba sur Fellaini, c’est éloquent. »

« La France n’attendait que ça : que l’on mette davantage de joueurs en attaque. Il fallait écarter le jeu, c’est pourquoi j’ai introduit Yannick Carrasco et Dries Mertens afin de créer de l’espace. Mais sur les vingt dernières minutes, la France a arrêté de jouer. »

Afin de réconcilier les deux peuples, Marie Cappart et Mateusz Kukulka ont imaginé la campagne #AdopteUnBelge #AdopteUnFrancais. Le but du jeu est de trouver son binôme de l’autre nation et de poster une photo sur les réseaux sociaux afin de faire passer un message positif pour réaffirmer l’amitié franco-belge.

Pour quelques polémiques de plus
Dès l’attribution de l’organisation de cette coupe du monde à la Russie, des voix se sont faites entendre pour la contester en raison de nombreux soupçons de corruption. Le 10 mars 2015, la justice suisse a d’ailleurs ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale« . Le journal Le Monde rappelait à l’époque que « treize (des 22 votants du comité exécutif de la FIFA) ont depuis été suspendus, inculpés par la justice ou poussés à quitter l’instance ».

La Russie est loin d’être irréprochable en terme de respect de certains droits et de certaines libertés, les homosexuels y sont pourchassés. Dès 2014, certains hommes politiques avaient fait pression pour boycotter la compétition. Certains avaient également fait pression sur les sponsors. Sans résultat.

Des soupçons persistent sur le dopage de l’équipe Russe avant et pendant la coupe du monde. Lors de leur match contre l’Espagne, la fédération a admis au média allemand le Suddeutsche Zeintung qu’au moins un joueur avait sniffé de l’ammoniaque, une substance non interdite mais utilisée pour améliorer les performances.

Lors de la finale, quatre membres du groupe féministe contestataire Pussy Riot se sont introduits sur le terrain. Veronika Nikoulchina, Olga Pakhtoussova, Piotr Verzilov et Olga Kouratcheva ont été condamnées à 15 jours de prison par un tribunal de Moscou 2 jours plus tard.

Dans les vestiaires d’après-victoire, Emmanuel Macron remercie les Bleus : « Je voulais vous dire un très grand merci…  » et Adil Rami lâche un « Pour les impôts ! » avant que le Président français ne termine sa phrase. Les bleus avaient déjà chantonné « Et pour la baisse d’impôts, allez allez, et pour la baisse d’impôts allez ! » devant Emmanuel Macron dans les vestiaires de la demi-finale… Malheureusement pour Paul Pogba, ce chant a permis à faire remonter l’affaire Football Leaks, fuite de documents confidentiels concernant l’évasion fiscale dans le monde du football. En décembre 2016, le journal allemand Der Spiegel dévoile que l’homme d’affaires portugais et agent sportif très influent Jorge Mendes aurait mis en place un système d’évasion fiscale basé sur des sociétés écrans et des comptes offshores. Dans la liste des joueurs ayant profité du système, on retrouve de nombreux joueurs et entraineurs portugais comme Cristiano Ronaldo et José Mourinho mais aussi un certain Paul Pogba… (Détails : Football Leaks). Les dossiers du Football Leaks dévoilent également le salaire de certains Diables rouges, ce qui fera la une des infos belges à l’époque (lire l’article de la RTBF).

Au lendemain de la finale, Vladimir Poutine recevait Donald Trump. En cadeau, il lui a offert un ballon de la coupe du monde… alors que les Etats-Unis n’avaient pas été sélectionnés lors des qualifications. Le Président américain a gardé son cadeau 19 secondes avant de le lancer à Melania. En 2026, les Américains co-organiseront la coupe avec… le Mexique et le Canada.

La coupe du monde en chiffres se sont 29 penaltys qui ont été accordés dans cette édition. Un record. Il n’aura fallu que 15 secondes au Mexicain Jesus Gallardo avant de recevoir un carton jaune face à la Suède en phase de groupes. 12 buts (en 64 matchs) ont été marqués contre leur camp. La France est l’équipe qui a le moins de possession de balle de tous les finalistes de la Coupe du monde, à peine 34%.

Le retour des Bleus en France aura aussi été la cible de plusieurs critiques : les traditionnels feux de voitures, jets de pierre sur des CRS et pillages de magasins seront venus perturber la fête de la soirée de la finale sur les Champs-Elysées et un peu partout en France. Mais plus encore frustrant seront les 10km/heure du bus des Bleus qui auront permis à l’équipe de traverser l’avenue en 12 minutes alors qu’il avait fallu 2h en 1998 à l’équipe d’Aimé Jacquet pour faire le même trajet. Une lourde déception pouvait se lire dans les commentaires des fans sur les réseaux sociaux.

La capitalisation « sympathie » du Président Macron aura été de 3 jours seulement. Dès le mercredi 18 juillet 2018, l’affaire Benalla éclate après la publication par le journal Le Monde d’une vidéo datant du 1er mai dans laquelle Alexandre Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République, violente un manifestant dans une rue de Paris.

Au terme de la compétition, ce sont ensuite les origines des Bleus qui ont fait parlé d’elles plus que les performances des joueurs sur le terrain. A l’origine, c’est un journal du Burkina Faso qui a déclaré que l’équipe de France était la 6ème équipe africaine. Le présentateur américain Trevor Noah a mis le feu aux poudres dans son Daily Show : « On ne se fait pas un bronzage pareil en trainant dans le sud de la France. La France est l’équipe de secours des Africains« . Le président du Venezuela Nicolas Maduro a ensuite déclaré que « C’est l’Afrique qui a réellement gagné. Les migrants africains qui sont allés en France. » Ah, ben, ça c’est con car les français pour l’instant ils n’en veulent pas vraiment des migrants… Mais sur Twitter, les supporters des champions du monde transforment les drapeaux africains en drapeau français pour bien prouver qu’ils sont tous français. Plus de racisme en France ? Nadine Morano (« la France est un pays judéo-chrétien, de race blanche » – 26/09/15 – On n’est pas Couché) serait-elle d’accord avec les propos de Barak Obama (« Tous ces garçons ne ressemblent pas, selon moi, à des Gaulois. Mais ils sont Français ! Ce sont des Français.« ) ? On n’en sait rien mais lorsque Nabilla Benattia écrit « champion du monde » sur Twitter, les haters lui rappellent d’où elle vient : « N’oublie pas que tu es algérienne aussi », « Elle ne vient pas de la Suisse ?? », « Elle est même pas française ! », « Fière d’être Française ??? Alors que tu préfères habiter en Angleterre…. !! ».

Audiences télés
Mardi 10 juillet 2018, 19 116 000 français étaient devant TF1 pour voir la victoire des Bleus face aux Diables Rouges. C’est la meilleure audience en France depuis la finale de l’Euro 2016 et le 9e plus gros score historique de la télévision française. En Belgique aussi le match fut fort suivi : Pas moins de 1.646.213 personnes ont suivi la rencontre diffusée par la RTBF qui voit sa part de marché grimper à 83,5%. C’est forcément le meilleur score de cette coupe du monde pour un match belge en terme de nombre de téléspectateurs :
Belgique – Panama (3-0) : 1 441 529 téléspectateurs, soit 87,9% de part de marché,
Belgique – Tunisie (5-2) : 1 298 636 téléspectateurs, soit 89,6% de part de marché,
Angleterre – Belgique (0-1) : 1 446 549 téléspectateurs, soit 79,2% de part de marché,
Belgique – Japon (3-2) : 1 530 000 téléspectateurs, soit 79,4% de part de marché,
France – Belgique (1-0) : 1.646.213 téléspectateurs, soit 83,5% de part de marché.

Mais plus fort encore fut la finale de la France contre la Croatie : 19,34 millions de téléspectateurs sur TF1, soit une part de marché de 82,2% avec un pic d’audience enregistré en fin de rencontre à 22,21 millions. TF1 signe ainsi sa meilleure journée depuis 10 ans avec 44% de part de marché en moyenne (sur toute la journée). En comparaison, France 2 a fait 9,2% grâce au Tour de France qui a été leader en audience entre entre 14h05 et 16h20…

Malgré ces scores d’audience incroyables et le coût de 30 secondes de pub (280.000 euros bruts durant la mi-temps de la finale), TF1 aurait perdu 15 millions d’euros avec un coût total de 75 millions d’euros dont 65 à 70 millions pour les seuls droits.

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