Un enfant est traumatisé après avoir vu ses parents se faire tuer par un homme déguisé en Père Noël. Des années plus tard, il prend à son tour ce déguisement afin de se venger…
Le nouveau Silent Night, Deadly Night réalisé par Mike P. Nelson (sortie prévue fin 2025) est officiellement présenté comme un remake du film culte de 1984. Pourtant, à l’écran, il s’agit surtout d’une réinvention radicale du matériau d’origine.
Le film d’époque racontait la descente aux enfers d’un jeune homme traumatisé par le meurtre de ses parents le soir de Noël, élevé dans un orphelinat abusif et miné par la culpabilité sexuelle et la violence institutionnelle. Ce glissement psychologique, mêlant pulsions, répression et traumatisme, faisait la particularité — et la controverse — du film original.
Dans la version 2025, rien de tout cela ne subsiste, si ce n’est la scène fondatrice :
un petit garçon voit ses parents se faire tuer par un homme déguisé en Père Noël.
Tout le reste change.
Le film abandonne complètement l’orphelinat, le thème de la sexualité traumatisée, le réalisme social et la lente dérive psychologique du personnage. À la place, Mike P. Nelson propose une lecture fantastique, presque mythologique :
en touchant le Père Noël meurtrier, l’enfant est possédé par l’esprit du tueur.
Cette possession devient la mécanique centrale du récit : le personnage doit accomplir 24 meurtres par an, un calendrier de l’Avent macabre où chaque victime doit être un “méchant” réel — un kidnappeur, un violent, un prédateur. Comme il était trop jeune pour tuer, la possession “se réveille” quand il atteint ses 17 ans. L’intrigue le retrouve quelques années plus tard, lorsqu’il arrive dans une petite ville et tombe amoureux de la fille du propriétaire de la boutique de Noël, une jeune femme aussi étrange et décalée que lui. Dans cette ville apparemment tranquille, le mal rôde : un kidnappeur d’enfants y officie dans l’ombre. C’est là que l’histoire se déploie.
Un tueur hybride, entre Kill Bill et Dexter
Cette nouvelle version s’éloigne du slasher classique pour adopter un ton plus stylisé, presque “pop”, avec une violence chorégraphiée qui rappelle Kill Bill. Le concept du calendrier de l’Avent meurtrier fonctionne comme une liste de cibles, un rituel graphique et structuré. Chaque meurtre devient une “case” à remplir, donnant au film une esthétique quasi-comic book.
Quant à la nature du tueur, elle évoque fortement Dexter.
Le héros n’est pas un psychopathe incontrôlable, mais une figure ambivalente, déchirée entre l’humanité qu’il tente de préserver et la force obscure qui l’habite. Comme Dexter, il ne tue que des personnes qu’il considère — ou que la possession considère — comme véritablement mauvaises. Son “code” n’est pas moral, mais surnaturel : il doit accomplir ses 24 exécutions annuelles. Le film joue ainsi avec la figure de l’anti-héros, du justicier monstrueux, d’un meurtrier guidé par une obligation mystique plutôt que par la folie.
Un remake qui n’en est plus un
Au final, Silent Night, Deadly Night (2025) n’est plus un remake au sens strict :
c’est une refonte complète, qui n’emprunte à l’original que son traumatisme initial pour bâtir une mythologie nouvelle, mélange d’horreur fantastique, de thriller moral et de conte de Noël macabre. Là où le film de 1984 explorait la déchéance psychologique d’un jeune homme brisé, la version 2025 invente un tueur presque iconique.
Fiche technique :
Titre : Silent Night, Deadly Night
Réalisation : Mike P. Nelson
Avec : Rohan Campbell, Ruby Modine, Mark Acheson, David Tomlinson
Pays : États-Unis, Canada
Genre : Horreur
Date de sortie : 10 décembre 2025 (Belgique)
Durée : 1h36

