Je lisais hier matin des tweets vengeurs contre le Brussels Summer Festival en raison des files que certain.e.s festivaliers avaient du faire le premier soir pour voir le concert de Therapie Taxi ou se retrouver devant les portes de la Madeleine… sold out. Et bien, vous auriez du venir ce jeudi car il y avait nettement moins de monde… et tout autant (si pas plus) de vibrations et d’émotions.
Adam Naas est certainement mon coup de cœur découverte de ce début de festival. Il est 18h30 lorsque le jeune parisien arrive sur la scène de la Madeleine. Avec son air de Charlie Chaplin, il a mis son auditoire en poche dès le premier son. Quelle voix, quel univers ! Il y a du Prince en lui. Son côté hyper timide, tout en étant très drôle et sensuel, fait mouche avec sa pop rafraîchissante.
Après une telle claque, Clara Luciani fait pâle figure sur la scène du Mont des arts. Son concert trop court (à peine 45 minutes avec un rappel) me permet d’aller admirer la fougue de Noa Moon. La salle de la Madeleine déborde d’énergie et de spectateurs. Décidément, les organisateurs ont placé la crème de leur programmation dans cet endroit. Deuxième soirée sans faute avec le final de Fügü Mango qui termine en beauté et en folie cette soirée.
Mais justement, me voici hyper excité et aucune envie de rentrer. J’hésite entre Shaka Ponk et Camille. Pas le même style me direz-vous ! Et si j’écris « excité », vous allez me répondre d’aller voir le punk numérique du premier. Et bien, finalement, après une excellente crêpe au chocolat (faut pas se laisser abattre), je décide d’aller au Mont des arts pour voir Camille. Car on va voir Camille, on va pas seulement l’écouter. Camille, c’est un spectacle plus qu’un concert, c’est un univers et un engagement qu’elle dédicacera à Dewayne Johnsson, ce jardinier américain atteint d’un cancer en phase terminale après avoir vaporisé du Roundup pendant des années.
« Nous ne sommes pas les enfants de Monsanto. Nous voulons une Europe nourricière, vibrante et accueillante. » (Camille)
Cet engagement pour un monde meilleur et plus solidaire, je l’ai trouvé chez The Inspector Cluzo qui passait ce mercredi sur la scène de la Place du Palais. Ces Rockfarmers se sont rencontrés sur les bancs du lycée : « Laurent (Lacrouts) et moi étions en math sup. » m’explique Mathieu Jourdain. « On est à la fois rockeur et fermier. » Si Laurent et Mathieu sont en concert ce soir, ils pensent déjà à la récolte du blé… « On se fait fort de continuer les deux professionnellement et artisanalement. C’est beaucoup de travail et beaucoup d’organisation dans l’entreprise. On est assez fiers et contents de faire ça car ça nous procure une certaine liberté et une autonomie. On fait tout en local. Nous sommes dans l’adage ‘act localy to think globaly’. La ferme, nous ne l’avions pas dès le début. Nos grand-parents étaient fermiers. Donc, on a vécu dans les fermes quand on était gamins. Nos chansons parlent de la vie à la ferme, du réchauffement climatique, de nos rencontres lors de nos voyages. »
Ne leur dites pas qu’ils sont des rockeurs bios ! Car le bio est une norme alors qu’ils cultivent naturellement. « Bio est un label. Il y a une charte. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de chimie dedans ! Il y a des seuils autorisés qui varient en fonction des pays. Parfois, on peut acheter des produits bios mais qui en définitive sont avec un seuil acceptable. »