CANNES 2022 : Des larmes, de la peur et de l’ennui

Grosse journée cannoise avec la projection du dernier film de David Cronenberg, « Crimes of the future » et du très attendu « Tori et Lokita » de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, tous deux en compétition.

Concernant le Cronenberg, ce film est pompeux, suffisant et autant ennuyeux que peut l’être un discours sur l’art contemporain. On est au-delà de la masturbation intellectuelle car dans l’onanisme, il y a au moins un moment de plaisir. Cronenberg réunit Viggo Mortensen, Kristen Stewart et Léa Seydoux pour tirer la gueule dans un futur morose, mécanique, robotisé et pour s’interroger avec un regard profond sur l’art ou plutôt sur le body art car c’est de cela dont il s’agit. (lire notre critique)

Concernant le Dardenne, Nicolas Gilson pense que c’est une fable acerbe et radicale. C’est une critique directe par rapport à l’accueil des migrant·es. Larme en fin de projection. Très bon et très fort Dardenne. Surprenant.

Autre film en complétion, « Holy Spider » (Lest Nuits de Mashhad) de Ali Abbasi se déroule en Iran. Une journaliste de Téhéran plonge dans les faubourgs les plus mal famés de la ville sainte de Mashhad pour enquêter sur une série de féminicides qui seraient l’œuvre d’un seul homme qui prétend purifier la ville de ses péchés, en s’attaquant la nuit aux prostituées.

De l’avis de Nicolas Gilson, le film est construit de manière particulière. L’enjeu n’est pas de trouver qui est le tueur mais de découvrir ses motivations. Le film divise la Croisette car c’est un film confrontant, il est fort et riche et dénonce un certain patriarcat.

À la Quinzaine des Réalisateurs, Nicolas Gilson a été voir « Men » (Eux) de Alex Garland. Après avoir vécu un drame personnel, Harper décide de s’isoler dans la campagne anglaise, en espérant pouvoir s’y reconstruire. Mais une étrange présence dans les bois environnants semble la traquer. Ce qui n’est au départ qu’une crainte latente se transforme en cauchemar total, nourri par ses souvenirs et ses peurs les plus sombres.

Je n’avais déjà pas aimé « Annihilation » (Netflix) et suis resté tout aussi de marbre devant « Men ». L’univers étrange d’Alex Garland me garde à distance de tout sentiment. Pour Nicolas Gilson, le film l’a retourné. C’est un film de genre féministe. Le film est esthétiquement brillant. L’atmosphère se construit peu à peu. Le son et l’image sont importants, ils trouvent leur sens et leur développement au fil de l’histoire.

👉 Photo : Mélanie Laurent porte une robe Giorgio Armani et des bijoux Cartier. Photo prose par Jérémy Jakubowicz pour misteremma.com à l’hôtel Martinez.

Melanie Laurent – ©Jeremy Jakubowicz Fashion Photographer Cannes Film Festival 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *