Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d’eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile. Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois. Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari, et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train. Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes.

C’est le premier film d’animation de Michel Hazanavicius, le réalisateur de « The Artist » et le scénario est une adaptation du livre éponyme de Jean-Claude Grumberg qui n’est autre qu’un ami d’enfance du réalisateur.

En lisant la note Wikipédia de ce dernier, on apprend que Michel Hazanavicius naît au sein d’une famille d’origine lituanienne et polonaise et d’identité juive. Ses grands-parents s’installent en France dans les années 1920. Son père qui travaille dans l’informatique et sa mère documentaliste lui donnent, jeune, le goût du cinéma. La fiche ne dit pas comment ils vécurent la seconde guerre mondiale mais le réalisateur a toujours refusé de parler de la Shoah dans son travail et c’est une discussion entre lui et sa femme Bérénice Béjo sur le travail de mémoire sur ses propres enfants qui l’a décidé à passer le pas.

Les dessins ont été fait par Michel Hazanavicius lui-même qui nous étonne une fois de plus par la qualité de son travail et ce nouvel art qu’il nous présence avec brio. Le film a remporté le prix du Cinéma positif au Festival de Cannes en mai 2024 où il était présenté en compétition officielle. C’est un film émouvant, rempli de bons sentiments et qui témoigne de l’horreur de la guerre avec retenue et sans voyeurisme. C’est délicat et émouvant, c’est d’une grande beauté tant au niveau du dessin que de la mise en image et en parole du texte de Grumberg.

Entre la genèse du film (bien avant la covid) et l’actualité d’aujourd’hui, on ne peut pas s’empêcher de comparer l’horreur vécue par les juifs dans les camps de concentration et le génocide perpétrer en 2024 par Benyamin Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite sur le peuple palestinien réduit en cendre et à une famine inéluctable.

Fiche technique :
Titre : La plus précieuse des marchandises
Réalisation : Michel Hazanavicius
Avec : Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Denis Podalydès, Grégory Gadebois
Pays : France, Belgique
Genre : Film d’animation, Drame
Date de sortie : 20 novembre 2024 (France) – 27 novembre 2024 (Belgique)
Durée : 1h21