Le film Peacock de Bernhard Wenger est farouchement drôle, tout en instaurant dès les premières minutes une atmosphère dérangeante. On sent que quelque chose cloche, mais sans savoir exactement quoi. Le spectateur est plongé dans l’univers de Matthias, un homme aux multiples visages : père d’un enfant, compagnon d’une femme, impliqué dans un conflit familial… mais surtout, un professionnel de la représentation.
Car Matthias est un homme que l’on peut louer : besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner vos amis ? D’un fils modèle pour amadouer vos clients ? D’un coach pour simuler une dispute conjugale ? Il excelle à jouer tous les rôles, sauf celui de lui-même. Et c’est là que le véritable drame commence.
Bernhard Wenger signe un scénario énigmatique, brillant, à la fois tendu et rythmé. Il interroge notre besoin de paraître, d’entrer dans des cases, d’être ce que l’autre attend. Dans le rôle de Matthias, Albrecht Schuch est magistral. Avec sa beauté classique, presque irréelle, il évoque un Ken humain, parfaitement calibré pour toutes les situations – et pourtant, de plus en plus à découvert.
Peacock interroge nos identités sociales avec finesse et ironie, et installe Wenger comme une voix singulière du cinéma européen.
Fiche technique :
Titre : Peacock
Réalisation : Bernhard Wenger
Avec : Albrecht Schuch, Julia Franz Richter, Anton Noori, Maria Hofstätter, Branko Samarovski
Pays : Autriche, Allemagne
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 18 juin 2025 (France) – 02 juillet 2025 (Belgique)
Durée : 1h42
