Que reste-t-il des « Gilets Jaunes » 4 mois après le lancement du mouvement et au terme du grand débat national lancé par le Président Emmanuel Macron ?
Les figures marquantes du mouvement social (Éric Drouet, Maxime Nicolle, Priscillia Ludosky) espéraient renouer avec le succès du mois de novembre 2018 après les fêtes de fin d’année mais les français se sont définitivement tournés du mouvement réclamant de plus en plus massivement son arrêt et participant au débat initié par Emmanuel Macron.
Il ne reste plus grand chose en définitive du mouvement citoyen à l’exception de manifestants radicalisés qui se sont au fur et à mesure des semaines illustrés par des scènes de violences, par des actes antisémites et racistes.
On se souvient du chaos de l’acte III (1er décembre 2018) avec les tags anti-Macron sur l’Arc de Triomphe, le Ministère de l’Intérieur attaqué à coup de chariot élévateur le 5 janvier 2019, les nombreuses violences contre les journalistes atteignent un sommet le 12 janvier 2019, les graves blessures au LBD avec notamment la perte d’un œil pour Jérôme Rodrigues, l’incendie de la résidence secondaire de Richard Ferrand le 12 février 2019 marque la reconnaissance des violences physiques et morales contre les élus, …
Pour l’acte XIV, d’un côté, vous avez un véhicule de police, appartenant à la CRS autoroutière, coincé dans le trafic de l’autoroute A7 à Lyon, attaqué avec des pavés et, de l’autre, le philosophe Alain Finkielkraut, insulté par des manifestants aux cris de « sioniste de merde ».
#ActeXIV #Acte14 @GiletsJaunesGo @GiletsJaunesFr qui provoque ? qui auteurs de violences? Honte à vous! Soutien aux policiers! @Alternative_PN @CFDT @interco_cfdt dénonce la radicalisation de ces voyous casseurs membres @GiletsJaunesFr @CCastaner @NunezLaurent @DGPNEricMorvan pic.twitter.com/ZttwQqu8Q7
— ALTERNATIVE Police (@Alternative_PN) February 16, 2019
#GiletsJaunes : les insultes antisémites contre Alain #Finkielkraut soulèvent une vague d’indignation
— Yahoo Actualités (@YahooActuFR) February 16, 2019
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Ce déferlement de haine contre le philosophe, ancien déporté à Auschwitz, intervient quelques jours après la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi, l’inscription « Juden » sur la façade de la boutique parisienne Bagelstein et les tags de croix gammées taguées sur le visage de Simone Veil peint sur deux boîtes aux lettres de la mairie du XIIIe arrondissement, toujours à Paris.
Des actes qui viennent confirmer les chiffres du Ministère de l’Intérieur qui déclare que les actes antisémites ont bondi de 74% en France en 2018 passant de 311 en 2017 à 541 l’an passé.
Citons, également, les images d’extrémistes de gauche qui se battent avec des extrémistes de droite dans les cortèges (acte XIV du samedi 16 février).
On retiendra, enfin, le saccage des Champs-Elysées pour l’acte XVIII (samedi 15 mars 2019) où 80 enseignes de l’avenue ont été détruites et même brulées à l’image d’un kiosque à journaux et de la terrasse du Fouquet’s. La dégradation de la plaque commémorative dédiée à Xavier Jugelé, le policier tué lors d’une attaque jihadiste en avril 2017 a suscité un vif écœurement dans les rangs des forces de l’ordre. Paris a évité le pire dans l’incendie volontaire de la banque Tarneaud où une dame et son bébé, coincés au deuxième étages, ont été sauvés in extrémiste des flammes.
Difficile encore de soutenir un mouvement devenu extrême et de condamner les actes de violences policières avec leurs armes LBD qui ont fait tant de blessés parmi les manifestants lorsque l’on assiste à un tel déferlement de violence soutenu devant les caméras par les gilets jaunes présents sur les Champs-Elysées qui applaudissent et défendent les actes des casseurs !
Au même moment de l’acte XVIII, Paris vivait une autre manifestation… pour le climat celle-ci. Un autre quartier de la Capitale française, une autre affluence, une autre atmosphère : 45.000 manifestants pacifistes dans la Capitale et plus de 300.000 dans toute la France contre 32.200 gilets jaunes et les violences citées ci-dessus.
Du côté du grand débat national, « 10.138 rencontres étaient répertoriées le 11 mars sur le site du grand débat, dont 832 restaient à venir. En ligne, 460.000 contributions sont recensées sur la plateforme dédiée à la rubrique « Partagez vos propositions ». La fiscalité et les dépenses publiques (141.000 contributions) et la transition écologique (111.000) sont les thèmes sur lesquels les Français se sont le plus exprimés, devant l’organisation de l’Etat et des services publics, la démocratie et la citoyenneté (autour de 83.000 chacune). Le gouvernement comptabilise pour sa part un total de 1,4 million de contributions en comptant l’ensemble de celles qui ont été déposées en ligne, réponses par oui/non et propositions. » écrit Valérie Mazuir dans Les Echos le 13 mars 2019. D’après France 2, l’ISF et le RIC – deux revendications portées avec force par les leaders des gilets jaunes – n’auraient pas fait le plein de votes lors du Grand Débat.
Il reste un mois au Président de la République et à ses équipes pour décortiquer l’ensemble et proposer des mesures concrètes qui vont satisfaire le plus grand nombre au risque de décevoir la population et de donner un boulevard à Marine Le Pen pour les prochaines élections européennes…
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