Du 22 avril au 28 mai 2017 à la Chapelle de Boondael, la plasticienne et performeuse allemande Silvia Hatzl présente « AHNEN », sa quatrième exposition personnelle à Bruxelles. À l’invitation de la commune d’Ixelles, elle montre dans cet espace vaste et intime ses œuvres intuitives et mystiques, qui déclinent l’habit et le corps comme une « seconde peau ».

AHNEN.

C’est à dessein que le titre dans sa langue maternelle est composé en capitales : le mot allemand évoque à la fois les aïeux et les pressentiments. Autant dire que l’univers créatif de Silvia Hatzl ne se situe pas dans une dimension cartésienne. Soie, coton, bois, tripes, pigments, terres, tissus, cordes, rouilles, cendres : telles sont les matières avec lesquelles l’artiste façonne ses œuvres évoquant des corps et des habits, les transcendant. Suaires trans­lucides, bustes opaques, tantôt raides, tantôt contorsionnés, ici gigantesques, là minuscules : les sculptures naissent au contact direct des matériaux avec les mains. « La matière m’appelle et m’habite, je baigne dans son univers, cherchant en elle les imprévus, les incidents et les accidents », explique Silvia Hatzl. « Mes sculptures naissent de la relation entre les sens – de la sensualité – et les matières à l’œuvre. Elles ne sont pas préméditées : je les suis, les porte et les accompagne dans leur devenir ».

Inspirée par l’ambiance et les volumes de la Chapelle de Boondael – la hauteur sous plafond permet d’exposer des œuvres de très grandes dimensions – elle y proposera également deux performances, dans lesquelles elle fait corps avec, voire disparaît dans les sculptures. Lors du vernissage le 21 avril 2017, sur un soundscape live du compositeur Raymond Delepierre, et le 27 avril 2017 en compagnie du compositeur Jean-Paul Dessy. Tous les week-ends du mois de mai, l’exposition accueillera des concerts.

Née au sein d’une famille d’artistes (un père ami de Jean Tinguely, Daniel Spoerri, Oskar Kokoschka, Günther Uecker), Silvia Hatzl a grandi en Bavière méridionale, au bord de la rivière Inn. Son enfance au contact permanent avec la nature, elle la qualifie volontiers de « sauvage » (comprenez : marquée par un rapport direct, intuitif et tactile aux choses). À l’adolescence, l’attrait de la grande ville suit la vie très bucolique dans un village. Son Abitur (‘bac’ allemand) en poche, elle met le cap sur Paris, où elle étudiera la scénographie à l’École Supérieure des Arts Appliqués et à la Sorbonne, après une escale à Bruxelles pour étudier le dessin à la Cambre. Le metteur en scène belge Bernard de Coster la choisit comme scénographe et marque son parcours artistique, qui avance depuis vers un mariage intime des arts scéniques et plastiques. D’abord active dans le théâtre et l’opéra (décors et costumes), elle pratique la sculpture depuis 1993, à Bruxelles et dans sa Bavière natale, y intègre la danse et la performance depuis le tournant du siècle.

Silvia Hatzl a participé à nombre d’expositions collectives et personnelles internationales – dont à Bruxelles dans les galeries Faider et R. Ketelbuters, et est présente dans les collections de musées en Belgique et à l’étranger.


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