C’était en janvier dernier, je recevais pour la 5ème année consécutive une demande de participation au Web Program Festival de La Rochelle. Pour la première fois, je décidais de ne pas jeter le courriel et d’y prêter attention. Quel ne fut pas ma surprise de lire que la Belgique était le pays d’honneur. A quelques mois de la sortie d’un livre retraçant les 10 années de mon travail dans le web, je me disais qu’une opportunité s’ouvrait pour aller parler de ma passion.

Je décidais de contacter directement les organisateurs du festival qui furent surpris d’entendre parler d’un Mister Emma qu’ils ne connaissaient pas. J’appris que la RTBF (sponsor du festival) était l’organisateur du focus belge et qu’elle avait décidé d’inviter Alex Vizorek comme tête d’affiche. Allez comprendre !

Comme la RTBF ne m’appellerait jamais, j’ai décidé de prendre le train, de quitter le soleil du centre du monde (Europe – Crimée – Obama) pour débarquer sous la pluie dans les hangars maritimes où se tenaient le festival. Mais avant de vous parler de La Rochelle, voici la couverture choc du magazine Choc que j’ai découvert en attendant mon train à Paris :

Fallait oser !

A mon arrivée, la personne à l’accueil me connaissait ! De deux choses l’une : ou il n’y a aucun participant ou cette dame est extrêmement physionomiste. Malheureusement, la bonne réponse sera la première proposition. Si la salle des conférences est bien remplie, le partie « exposants » est bien maigre avec… 4 stands.

Je dois bien vous avouer que j’ai vite déchanté et me suis mis dans la grande salle d’ordinateurs pour regarder les vidéos proposées par les organisateurs… ce que j’aurai pu faire de chez moi.
Mais si j’étais resté chez moi, je n’aurai pas vécu deux moments délicieux : celui où un participant crie à un ami venu le déranger « je boss, je boss »… oui enfin… tu regardes des vidéos sur Youtube ! Et celui de cette comédienne qui demanda de l’aide pour faire fonctionner son ordinateur. J’avais l’impression de me retrouver à un stage pour personnes du troisième âge plutôt que dans un festival de geeks professionnels !

Je vanne, je vanne mais je dois tout de même vous avouer que j’ai découvert deux programmes extrêmement intéressants de francetv : leur laboratoire Studio 4.0 et leur programme éducation. Rien que pour ces deux premières découvertes, le déplacement est déjà rentabilisé.

Nous avons également pu découvrir le studio de tournage (voir photos ci-dessous) d’une web-fiction de 8 épisodes de 3 minutes dans le milieu médical. La production est financée par une compagnie mutuelle française et est destinée à leur communauté. Exclusivement ? Rien n’est moins sûr. Vu les fonds investis, la compagnie se laisse le droit de diffuser ensuite la série sur d’autres supports.

Le même processus est également en place sur francetv. A partir du mois d’avril 2014, une nouvelle case sera ouverte sur France 4 en prime time pour diffuser leurs créations web. Le modèle des « nouvelles écritures » ne semble donc pas cloisonné et le multi-support deviendrait l’avenir. Entre création pure pour le web et spin-off de la série Fais pas ci, fais pas ça, France Télévisions cherche de nouveaux marchés, de nouvelles créativités et des ponts transmédias. Une chose est certaine : la production dans le web devient de mieux en mieux rémunérée. De bénévole à quelques billets de mille, les web-séries se financent aujourd’hui à coup de dizaines de milliers d’euros. Si le Québec investit massivement dans la production audiovisuelle destinées aux nouveaux médias depuis déjà 6 ans, il semble que leur modèle fasse des envieux et que cet investissement tente à se modéliser en Europe et même en Afrique où la Côte d’Ivoire se place pour obtenir une part du marché.

Je terminerai cette première chronique à La Rochelle par le spectacle de Hiro’s. Tu et Oro font des vidéos sur le net. Pour juger de leur humour, c’est ICI, pour juger sur leur danse (et leurs muscles), c’est juste ici en dessous :