Ce court métrage, produit par le CVB et le CBA, de Judith Longuet-Marx vient d’être primé au Warsaw Film Festival, une belle occasion pour parler de la problématique de la fin de vie en maisons de repos (EHPAD en France).
Dans une institution pour personnes âgées en périphérie d’un petit village du sud de la France, des résidentes tentent de faire société au sein d’un environnement anonyme, souvent perçu comme hostile. Quels liens arrivent-elles encore à tisser ? Quels remèdes trouvent-elles pour pallier à la solitude, malgré tout omniprésente ? Qu’est ce que cela révèle du rapport intime qu’on entretient à la vie à l’approche de la mort ?
L’enfer est vieillir, l’enfer est la vieillesse. On peut rire des personnages car ils prêtent en rire mais on peut surtout se lamenter de notre propre fin ! « A quoi bon vivre si l’on ne sert à rien » dit l’une des pensionnaires qui, comme toutes les autres interventions, n’attend qu’une chose : que la grande faucheuse vienne la prendre pour son dernier voyage. « Quelque soit l’ennui que l’on peut ressentir, la journée passera » dit une autre pensionnaire : malgré les activités telles que le Bingo ou des après-midis chansons, rien ne retire l’ennui profond de ses personnes qui avaient une vie pleine d’activités, de force, de vie familiale et professionnelle. Il ne reste pratiquement rien d’autre qu’une toile cirée, une chaise roulante, un regard vide et quelques souvenirs. L’enfer est vieillir, et pour rien au monde je n’ai envie d’aller vers ce chemin et pourtant, nous y allons tous et toutes…