Le Cinemamed, Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles, célèbrera sa 23e édition du 1er au 8 décembre 2023. Il ouvrira ses portes avec le nouveau long métrage du réalisateur italien Matteo Garrone (Dogman, Gomorra) qui porte à l’écran les enjeux de la migration vers l’Europe. Io Capitano, co-produit en Belgique (Tarantula), a fait un passage très remarqué à la Mostra.
Depuis sa création, le festival Cinemamed jette des ponts entre les cultures et rassemble autour du cinéma les diverses nationalités présentes à Bruxelles. Au-delà des projections, le festival cultive cet esprit de convivialité, de partage, d’écoute, de respect et de fête qui le rend unique et singulier.
Plus de septante films seront au programme de cette édition avec une dizaine d’avant-premières : une belle sélection dont certains titres ont déjà croisé le chemin de prestigieux festivals tels que Toronto, Berlin, Venise ou Cannes. Ces longs, courts métrages et documentaires issus des multiples rives du bassin méditerranéen cristallisent les enjeux et les luttes, d’une région parfois en proie à ses démons, mais ils mettent aussi en lumière ses espoirs. Par ailleurs, Aurélie Losseau, programmatrice et coordinatrice de l’événement, souligne : « En réaction aux différents drames qui s’abattent successivement sur la Méditerranée depuis des mois, la programmation s’est muée en un cri du cœur qui cherche à réveiller notre humanité.«
Cette édition prometteuse dressera de nombreux « Portraits de familles ». Valeur centrale dans la culture méditerranéenne, la famille et les liens qui unissent ses membres revêtent une importance particulière dans la programmation.
Pour ne citer que quelques exemples, soulignons Avant que les flammes ne s’éteignent de Mehdi Fikri, avec Camélia Jordana, qui retrace le combat acharné d’une sœur pour réparer l’injustice et l’hypocrisie autour du décès de son frère. Dans Rapito (L’enlèvement), Marco Bellocchio raconte l’histoire d’Edgardo Mortara, un enfant de confession juive, arraché à ses parents sur ordre du Pape pour être christianisé. Avec le documentaire I’m not Lakit, Marie Surae met en lumière le phénomène des
enfants illégitimes au Liban à travers le parcours de Saleh. La programmation laissera aussi entendre que la famille ne se limite pas à sa conception nucléaire ni aux liens de sang comme le montre le lien indéfectible des saisonnier·res grec·ques dans Animal de Sofia Exarchou. Notons encore Backstage de Afef Ben Mahmoud et Khalil Benkirane où l’on suit une troupe de danse au Maroc, famille d’un autre genre encore. Le film est magistralement chorégraphié par le Belge Sidi Larbi Cherkaoui dans lequel il tient un rôle central.
Outre la Compétition officielle, dotée d’un prix de 5.000 euros, forte de sept films dont La Chimera, nouvelle fable poétique de la réalisatrice italienne, Alice Rohrwacher, la Compétition Rêvolution – 3.000 euros à la clé – propose elle aussi sept documentaires et longs métrages de fiction, échantillon du cinéma méditerranéen de demain. Le premier long métrage HLM Pussy de la cinéaste Nora El Hourch, The summer with Carmen, film facétieux et sans filtre et Notre Monde de Luàna Bajrami en sont des exemples notables. Aux côtés des jurys Officiel et RêVolution, cinq autres jurys seront invités à remettre le Prix du Jury jeune (en collaboration avec Extérieur Jour, CVB), le Prix de la Critique (UPCB- UCC) et le Prix Cineuropa. Le Cinemamed accueillera deux nouveaux prix. Le Prix remis par le Jury Citoyen offre à des individus issus de milieux souvent à l’écart des activités culturelles de pleinement prendre part à un festival de cinéma (en collaboration avec le Gsara). Le Prix Les Grenades soutiendra le film d’une réalisatrice dont le regard permet de bousculer les normes de genre. Les spectateur·ices
exprimeront également leur coup de cœur en décernant le Prix du public.
Également à l’affiche, une section Panorama, une section 100% documentaire (meDoc) ainsi que deux séances Coup de cœur du court avec de nombreuses co-productions belges, une séance famille, senior et des séances associatives. Sans oublier une programmation musicale aux petits oignons pour danser jusqu’au bout de la nuit.
À travers un focus Espagne, le Cinemamed invitera son public à explorer un cinéma ingénieux aux multiples facettes. Itsaso Arana présentera dans ce cadre son premier film The Girls Are Alright, essai cinématographique résolument féminin. Elle sera également présente en tant que comédienne aux côtés de Jonás Trueba dans le cadre du Close-Up consacré au cinéaste organisé en collaboration avec Bozar.
Fenêtre sur cette région de la planète et ses réalités, le Cinemamed, avec ses soixante films tantôt bruts, tantôt poétiques, subversifs, renversants, intimes et criants d’humanité, reste après 22 éditions, le rendez-vous indispensable pour s’intéresser aux autres, dialoguer et ouvrir ensemble le champ des possibles en ces temps troubles et tourmentés.
L’intégralité de la programmation et la billetterie sont disponibles sur www.cinemamed.be.
