Je déteste… que dis-je, je hais le stress lié à toute commande sur le Web. Je n’ai pas de compte Amazon. Je n’ai donc jamais commandé quoique ce soit sur Amazon, je ne regarde pas Amazon Prime. Je refuse tout contact de près ou de loin avec cette société.
Pourquoi ?
Je pense profondément qu’elle est le fossoyeur de nos centres villes comme l’ont été les grandes surfaces Walmart aux États-Unis au siècle dernier. Mais au contraire de Walmart, Jeff Bezos a créé un empire qui n’a pas de frontière, ni de limite. Amazon est devenue une sorte d’entonnoir qui aspire l’argent de tout un chacun et chacune. En 2023, la multinationale américaine a réalisé un chiffre d’affaires de 574,8 milliards de dollars US (532 milliards d’euros), en croissance de 12 % par rapport à l’année 2022. Vous vous imaginez !? Le nombre d’emplois (le vôtre peut-être) perdus localement ? La fortune personnelle de Jeff Bezos s’élève à 206,2 milliards USD.
Quand j’entends mes ami·es se plaindre que le salaire de tel chef d’entreprise ou de tel politique en France est trop élevé alors qu’iels continuent à offrir leur gagne pain à ce type, je reste sans voix. Tout ça pour acheter des produits chinois à bas coût !? Et que fait Jeff Bezos pour vous ? Ben, rien ! Il emmène ses amis riches dans la stratosphère ! Si au moins, il dépensait sa fortune à faire le bien autour (et pas qu’autour) de lui, j’applaudirais et j’encouragerais notre bon samaritain mais il n’en est rien. Alors, non, je n’achèterais jamais rien sur Amazon et je n’accepterais aucune commande provenant de chez eux.
… et pourtant…
Bien que j’encourage mon fils à aller dans les boutiques physiques, il revient régulièrement bredouille en disant qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait. Il compare, régulièrement, les prix entre le magasin local et la boutique en ligne… et c’est Amazon qui gagne. Mais consommer local, c’est faire vivre les commerçant·es de votre quartier, de votre ville, de votre région. C’est assurer des emplois locaux et tant pis, si cela coûte quelques euros plus chers, non !? Et, puis, si vous ne trouvez pas le produit de vos rêves, eh bien, c’est que vous n’en aviez pas besoin… je répète cette phrase inlassablement à mes ami·es mais rien n’y fait, iels continuent, par facilité, à commander chez Jeff.
Jusqu’au drame.
Une amie commande un caméscope par Internet et me demande si je peux réceptionner la commande. Que dire d’autre que « oui, bien sûr !« . (la gentillesse me perdra) Elle m’envoie le bon de commande et je constate qu’elle a fait son achat sur Amazon. Je grogne mais trop tard, j’ai déjà dit « oui ».
Le jour de livraison, un type me contacte par téléphone et me dit qu’il est devant chez moi ? Je lui dis que j’ai quitté Bruxelles pour me rendre au chevet de ma mère et il me demande s’il peut livrer chez un voisin. Je suis très ami avec mon voisin et lui donne mon accord. Là, il me demande un code. Ah, oui, je me souviens que mon amie m’avait dit que je devrais donner un code. Je le lui donne mais il n’est pas bon. Le livreur ne peut pas déposer la commande, je lui dis de repasser le lendemain, je serai chez moi.
17h30, le livreur me recontacte et me dit qu’il peut repasser pour livrer le colis. Il me demande si j’ai eu mon amie et si elle m’a communiqué le bon code. Je ne suis toujours pas rentré chez moi. Je lui communique le code pensant encore que cette personne est de bonne foi, qu’il se trouve devant chez moi ou devant la porte de mon voisin et que ce code permet juste de vérifier que c’est bien moi. Toujours au chevet de ma maman, je n’imagine à aucun moment que le livreur est en fait… un voleur, qu’il n’est absolument pas à mon adresse et qu’il va dérober le colis grâce au code que je viens de lui communiquer.
Je me retrouve maintenant à tenter de gérer ce malheureux souci, ai un différent avec mon amie ou tout du moins, je me retrouve dans une situation délicate et elle vient de perdre 700 euros.
Le lendemain, mon amie introduit une réclamation sur le site d’Amazon et Marouane L. (nom en signature de la réponse) lui répond que « la commande a été livrée à l’aide d’un mot de passe à usage unique et qu’ils ne sont, donc, pas en mesure remplacer ou de rembourser cette commande. »
Après enquête auprès d’ami·es client·es du site et de forums sur Internet, il semble bien que ce code unique n’a comme objectif que d’annoncer aux livreurs que le colis à une certaine valeur puisque les colis de moindre valeur n’ont pas de code. Notre « livreur » savait donc qu’il pourrait y gagner à dérober la commande et à profiter de ma méconnaissance des règles en vigueur chez Amazon. Par sa réponse rapide et sans enquête auprès de son personnel pour connaître l’avis de la partie adverse, celle du « livreur » (leur employé), Amazon devient complice de cette malversation.
En conclusion, dorénavant, j’en fais la promesse à vous, je n’accepterai plus aucun colis Amazon chez moi que ce soit une commande passée par un membre de la cellule familiale, que ce soit pour me faire un cadeau ou que ce soit pour aider quelqu’un·e. Vous voilà prévenu·e 🙂